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2. CONTRIBUTIONS

Folkore et traditions populaires: anthropologie du monde méditerranéen

Distribution | Projet Phoenix (listephoenix.com)

  1. Bestiaire et insularité
  2. Passions Végétales et rituels agraires
  3. Ethnobotanique et écologie intégrative

Frontières et identités. Les pages qui suivent rendent compte de nos recherches et de nos collaborations en matière de folklore et de traditions populaires dans le monde méditerranéen. Elles concernent aussi les avancées contemporaines des sciences sociales, avec par exemple nos collaborations scientifiques en matière d’ethnobotanique et de phylogénétique. Nos travaux dans ce domaine portent plus particulièrement sur la riche histoire dont ces régions demeurent dépositaires jusqu’à nos jours en tant qu’aires culturelles transfrontalières. Inventé au XIXe siècle dans le cadre des premiers développements de l’ethnologie et du folklore en France, le concept d’aires culturelles est problématique mais très utile. Il est en effet défini par la présence sur un même territoire géographique d’un ou de plusieurs traits culturels, au premier plan desquels la langue, qui représente assurément un trait culturel majeur. D’autres traits sont fréquemment retenus, comme des pratiques religieuses ou bien un système agricole, technologique ou économique. Toutefois ces aires se chevauchent le plus souvent, par exemple dans le cas où l’on retient le trait culturel linguistique. Les aires culturelles se composeraient en fait d’un centre, généralement urbain, où les traits culturels retenus sont attestés, et d’une périphérie, commune à d’autres aires voisines, où ces mêmes traits existent aussi. De ce point de vue, le concept opératoire d’aire culturelle offre un cadre théorique intéressant pour appréhender les phénomènes essentiels d’emprunts et de contacts.

Les Alpes méditerranéennes. Nos recherches dans le monde méditerranéen portent essentiellement sur les aires culturelles transfrontalières, relativement fréquentes dans ces régions. Ce type de situation relève de plusieurs facteurs, au premier plan desquels la présence de régions montagneuses littorales. Dans ce genre de régions le relief est extrêmement compartimenté, ce qui conduit à l’existence de sociétés vivant en quasi-autarcie. La proximité du littoral entraîne toutefois des échanges qui donnent souvent naissance à une grande complémentarité comme par exemple le commerce du sel. Le monde méditerranéen est par ailleurs depuis l’Antiquité un monde urbain, où la ville est le centre d’un territoire rural mais aussi un monde cosmopolite. L’insularité représente enfin un autre facteur de grande importance, à la fois culturel et économique. Les Alpes méditerranéennes représentent de ce point de vue une zone typique de frontières entre des régions géographiques bien différenciées du point vue linguistique, la Provence, la Ligurie, le Piémont et la Corse. L’étude des traditions populaires a connu des développements indépendants dans ces régions, en lien avec la construction problématique des identités nationales françaises et italiennes. Ces divergences ont même conduit ces deux pays à entrer en guerre à l’occasion des revendications dites irrédentistes et des annexions de territoires qui les ont accompagnées.

1. Bestiaire et insularité. Ces publications remontent à une demande de collaboration du Musée d’Anthropologie de la Corse (Museu di A Corsica) alors en préfiguration. Elles concernent plus particulièrement l’époque de l’évangélisation et ses liens à l’insularité. Deux thèmes émergent de ce corpus, des créatures maléfiques voire monstrueuses et des personnages qui les affrontent. Ces personnages sont des saints à la fois ermites et thaumaturges pour la plupart. Les caractéristiques de ces récits ne sont pas sans faire penser à des survivances christianisées d’anciennes croyances chamaniques qui auraient fait le tour du monde à la fin du paléolithique. La diffusion de ces récits concerne par ailleurs des aires culturelles totalement distinctes.

2. Passions Végétales et rituels agraires. La mise à mort rituelle et la résurrection d’un « dieu », royauté éphémère ou « esprit de la végétation » est un thème central des religions du Bouddhisme au Christianisme. Elle concerne généralement la “mise à mort” d’une plante ou d’un masque végétal. Mais c’est aussi un rite shamanique, issu des archaïques sociétés de chasseurs où l’on cherche ainsi à s’assurer la pérennité du gibier. De la préhistoire à nos jours un même schéma semblerait donc gouverner l’histoire des religions. Ces pratiques, conservées en marge de la liturgie, nous révèlent aussi l’essence esthétique et conviviale de la fête, que nous abordons ici au travers d’une approche comparative de ces traditions festives dans les régions frontalières des Alpes méditerranéennes.

3. Ethnobotanique et écologie intégrative. Ces pages de notre site web sont consacrées à l’histoire de la domestication des plantes et à son impact sur l’histoire des civilisations. La Côte d’Azur française et italienne abrite une palmeraie ornementale historique particulièrement vaste et diversifiée, en nombre de palmiers comme en nombre d’espèces. Son histoire remonte au moyen âge, à l’époque où les moines chrétiens s’installent dans ces régions, qui représentent l’un des foyers majeurs de l’évangélisation de l’Europe. Elle est à la fois liée à l’aire culturelle chrétienne, catholique et orthodoxe, mais aussi aux traditions juives en direction d’une diaspora qui concerne l’ensemble de l’Europe. Ces riches collections variétales ont par ailleurs donné naissance à un programme de recherches euro-méditerranéen en collaboration avec les travaux de phylogénétique de l’Institut pour la Recherche et le Développement (IRD), le Projet Phoenix, dont les différentes rubriques de ce site rendent compte. Lien