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Bonjour et bonne année 2025. Notre site évolue de même que nos activités. Nous avons notamment renouvelé nos collaborations relatives à la sociologie des cultures d’entreprises et des identités professionnelles, en relation avec le monde de l’industrie. Nous avons aussi élaboré des itinéraires patrimoniaux de visites en collaboration avec diverses associations, institutions et professionnels du tourisme. Ces itinéraires portent sur les thèmes de la villégiature touristique, de l’art et de l’artisanat, des jardins et des paysages et du patrimoine industriel. Nous poursuivons par ailleurs  nos collaborations euro-méditerranéennes, avec des jardins botaniques et divers instituts de recherche, autour de thèmes qui touchent à la fois au patrimoine et à l’écologie. Si nos initiatives vous intéressent, vous pouvez nous joindre (par mail ou par téléphone) sur notre page d’accueilbioarchive.listephoenix Bonne lecture, Robert Castellana 

2024 : A l’occasion de la création de ce site web, nous avons plus particulièrement cherché à rendre compte de nos recherches relatives à un thème majeur du folklore et des traditions populaires, le bestiaire fantastique.

 Illustration: la croix dite serpentine du Monte Cassino. Cette représentation de la croix fait à la fois référence au serpent d’airain que Moïse emmena dans le désert et à la croix sur laquelle le Christ sera crucifié. « …Des serpents brûlants mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël. » (Nb 21,6). « Le Seigneur dit à Moïse : “Fais-toi un serpent brûlant et place-le sur une perche ; quiconque a été mordu et le verra restera en vie.” Moïse fit un serpent de bronze et le plaça sur la perche ; si quelqu’un était mordu par un serpent et regardait le serpent de bronze, il restait en vie. » (Nb 21,8-9). Le serpent, image de mort, devient symbole de vie.

La légende chrétienne des îles et le bestiaire. Si l’on examine le corpus relatif aux animaux qui composent le bestiaire de l’insularité, le règne reptilien semblerait y occuper une place centrale, dans la continuité des traditions antiques. Serpents et dragons en constituent les figures principales. A côté des serpents et des dragons, les îles abritent aussi un bestiaire qui associe reptiles et venin. L’araignée est ainsi au cœur d’un riche ensemble, où la taxinomie populaire regroupe scorpions, vipères, lézards et grenouilles. A côté de ce bestiaire venimeux, maléfique et reptilien, l’étude de la toponymie et du légendaire des îles révèle aussi l’existence d’une seconde catégorie d’animaux, exactement opposée à la précédente, mais toute aussi importante. En contrepoint aux îles maléfiques que nous venons d’évoquer, les sources anciennes font état d’îles “nourricières”, où abondent ânes, chèvres, moutons, cochons, lapins, poules, canards, colombes, vaches ou taureaux, sous la forme de troupeaux ou de colonies sauvages. Comment interpréter cette division du bestiaire des îles, et l’opposition qu’elle suggère entre des îles stériles et maléfiques, et d’autres fécondes et bénéfiques? Elle parait tout d’abord recouvrir une réalité caractéristique des écosystèmes insulaires et liée au monde de la mer. Les transhumances maritimes, l’absence de serpents venimeux sur les îles, ou encore certaines colonisations des îles par une espèce animale en relèvent assurément. Pour conclure, nous remarquerons la variété des registres auxquels le corpus que nous étudions emprunte ses personnages : toponymie, hagiographie, folklore et mythologie. L’apparente absence d’une réelle filiation entre ces traditions attesterait-elle de l’existence d’un «invariant culturel», sous la forme d’un récit mythique réactualisé? En témoignent ces monstres qui dévorent les humains, la nature ancestrale d’un genius locii que revêtent si souvent les dragons chrétiens, le caractère indifférencié du bestiaire insulaire du venin, renvoyant au monde des eaux primordiales, les phénomènes de possession par un esprit des morts caractéristiques de la tradition tarentique, ou encore ces navigations “à la grâce de Dieu” qui préludent bien souvent au débarquement des saints sur les côtes “maléficiées”. La mer est en effet ce monde inquiétant où les cadavres abandonnés aux flots errent en quête d’une sépulture impossible; à moins peut-être qu’ils n’abordent un jour sur les rivages d’une île? L’espace de transition et de frontière qu’incarne l’île révèle la hantise universelle d’une fécondité dangereuse, primitive et indifférenciée, celle du monde marin des origines. Nous l’abordons ici au travers de l’histoire de l’essor du monachisme chrétien. Lien