↵

Le commerce des parfums remonte à l’Antiquité, où il met en contact le monde arabe et la Méditerranée. Les parfums vont dès lors occuper une place de premier plan dans les rituels des grandes religions. Le moyen-âge verra un tournant majeur avec l’introduction d’un certain nombre de ces plantes dans les régions situées aux frontières de la France et de l’Italie. Elle donnera naissance à la tradition moderne de la parfumerie. Malgré une régression spectaculaire, d'importantes cultures de plantes à parfums subsistent encore. Généralement réparties en fonction de l'altitude et de l'exposition des terrains, elles confèrent cette tonalité exotique particulière à la Côte d'Azur, le pays des parfums et des palmes, introduites elles aussi à la même époque. Ces introductions sont à l'origine des inventions paysagères impulsées par le tourisme de villégiature et ses jardins d'agrément.
PARFUMERIE
Floriculture et parfumerie. Les origines de l’acclimatation végétale sur la Cote d’Azur
CASTELLANA Robert, JAMA Sophie 2012. In: Fragrances d’Azur. De l’odeur au parfum, Fragrances of the French Riviera. From aroma to perfume, Nice, Alandis.
Abstract. L'industrie grassoise utilisa tout d'abord des productions locales, à la suite de l'artisanat du cuir qui employait déjà le lentisque et le myrte des maquis, pour leurs propriétés tannantes. Grasse se spécialisa rapidement dans l'extraction des parfums le plus délicats, ceux des fleurs, comme la rose, le jasmin et la fleur d'oranger, pour ne parler que des plus célèbres. Ces cultures du parfum connaîtront leur apogée entre le XIX° et le XX° siècles. On produisait alors quelques 2000 tonnes de fleurs d'oranger, 1000 tonnes de roses, 500 tonnes de jasmin et 300 tonnes de violettes, ainsi que des quantités moins importantes de tubéreuse, de géranium, d'héliotrope (l'immortelle), de jonquille, de réséda, d'oeillet, cassier, etc, soit près d'une trentaine d'espèces qui constituent un patrimoine naturel d'exception. Ce patrimoine horticole prestigieux, riche en savoir-faire spécialisés, agricoles, industriels, techniques et scientifiques allait céder la place, plus récemment, à la villégiature et aux jardins d’ornements.
Lire l'article : CASTELLANA JAMA 2012
AGRUMICULTURE
The Search for the Authentic Citron (Citrus medica L.). Historic and Genetic Analysis.
NICOLOSI E., LA MALFA S., EL-OTMANI M., NEGBI M., GOLDSCHMIDT E.E. 2005. In: HORT SCIENCE 40(7) 1963–1968.
Abstract. L’introduction des agrumes dans l’ère culturelle méditerranéenne débute dès l’Antiquité, lorsque les Juifs implantent dans ces régions la culture du cédratier (Citrus medica) à des fins rituelles. Au moyen-âge, l’arrivée d’une variété porte-greffe, le bigaradier, va poser la question de la pureté rituelle du cédratier. Les caractéristiques définissant cette pureté rituelle ont été définies au fil des siècles au travers de descriptions d’ordre morphologiques, concernant les différentes parties du fruit. Ce n’est que récemment qu’une étude de caractérisation génétique a été entreprise. Elle confirme dans ses grandes lignes la pertinence des définitions traditionnelles de la Kashrout. L’étude a concerné 12 genotypes de Citrus medica L. qui ont été comparés à d’autres agrumes très proches : Citrus maxima Merr., Citrus reticulata Blanco, Citrus limon (L.) Burm. F. et Citrus aurantium L.
Lire l'article : http://hortsci.ashspublications.org/
Culture, introduction et diffusion de plantes à usages rituels en Méditerranée occidentale.
CASTELLANA Robert 2000. In: Actes des IV° Rencontres Universitaires Corses de Nice.
Abstract. Le bouquet rituel de la fête juive de Souccot se compose de 4 plantes qui font l’objet de prescriptions rituelles très strictes. On trouve parmi elles le cédrat (etrog), dont l’introduction atteste de l’existence d’un vaste réseau, concernant l’ensemble de la Méditerranée et s’étendant même jusqu’au Yémen et à la façade atlantique du Maroc. Cette entreprise pionnière d’acclimatation relève d’une étonnante collaboration qui associe les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans, à des titres divers et à des périodes différentes. Initiée dès l’Antiquité par les Juifs avec le cédratier (Citrus medica), elle connaît un tournant majeur lors de l’introduction du bigaradier (Citrus bigaradia), due aux Arabes. Cet agrume robuste servira en effet de porte-greffes et permettra par la suite l’introduction des agrumes les plus délicats.
Lire l'article : http://gardenbreizh.org/
BIBLIO
HALUK Jean Pierre 2005. Les arbres à parfums, The perfume trees. In: Bulletin de l'Académie Lorraine des Sciences 2005, 44 (1-4). Link : http://documents.irevues.inist.fr/
FAO sd (ca 2000). Stratégie et politique agricole. La filière floriculture. République Libanaise. Ministère de l’agriculture, 18p. Link : http://www.agriculture.gov.lb/
BAUDEQUIN MAISONNEUVE Sylvie 1996. Présence des fleurs en pays grassois. In: Recherches régionales Côte d'Azur et contrées limitrophes, 1996, vol. 37, no4, pp. 87-96. Link : http://www.cg06.fr/
MIEGE Jean 1977. Les cultures peuplantes en Provence orientale et Côte d'Azur. In: Norois. N°95 ter, 1977. pp. 159-177. Link : http://www.persee.fr/
JEAN Casimir et alii 1937. Statistique agricole de la France. Annexe à l'enquête de 1929. In: Monographie agricole du département des Alpes Maritimes. Paris, Min. de l'Agriculture, 1937 (75-285). Link : http://gallica.bnf.fr/
FONCIN Myriem 1916. La culture et le commerce des fleurs et primeurs sur la Côte d'Azur, de Toulon à Menton. In: Annales de Géographie. 1916, t. 25, n°136. pp. 241-262. Link : http://www.persee.fr/